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Vers un prochain relèvement de l’âge de départ en retraite ?

 15 février 2022 

edito retraiteLe 27 janvier dernier, le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) s’est réuni en séance plénière afin d’analyser une série de documents portant sur l’âge de la retraite. A quel âge part-on en retraite en Europe ? Combien de temps peut-on espérer toucher sa retraite ?…

L’institution s’est notamment penchée sur la notion d’âge inconditionnel d’ouverture des droits, à savoir, l’âge auquel un affilié peut obtenir le versement d’une pension dans un régime légal de retraite obligatoire, sans autre condition que l’atteinte de cet âge minimum.

La France, les Etats-Unis, la Suède et le Japon ouvrent lesdits droits à compter de 62 ans. Cependant ces deux derniers pays ont d’ores et déjà repoussé ce curseur à 64 et 65 ans, à compter respectivement de 2026 et 2027. La Belgique l’a fixé à 65 ans, puis à 67 à compter de 2030. L’Allemagne est à 66 mais a repoussé ce seuil à 67 à compter de 2031. L’Espagne est actuellement à 66 et sera à 67 à partir de 2027. Le Royaume-Uni est à 66 et a programmé une révision à 67 pour 2037. Les Pays-Bas et l’Italie sont à 67… .

La législation française actuelle ne permet pourtant pas d’équilibrer le système dans les 25 prochaines années (1). Le besoin de financement supplémentaire serait de l’ordre de 10 Milliards € par an (valeur 2021), en fonction de la croissance économique (0.3 à 0.5 % du PIB).

Une étude complémentaire réalisée par la Drees (2) démontre que si le décalage de 62 à 64 ans avait eu lieu en France, comme cela avait été envisagé dans le cadre du projet de régime universel, cela aurait permis d’économiser 15,4 Milliards € (0.6 point de PIB) sur les pensions. Mais cela aurait nécessité, en parallèle, de verser 4.43 Milliards € de prestations sociales supplémentaires aux bénéficiaires de pensions d’invalidité, d’indemnités journalières de la Sécurité sociale, de rentes d’accidents du travail et de maladie, de minima sociaux et de prestations chômage, contraints de retarder la liquidation de leur retraite. Soit un gain net de l’ordre de 11 Milliards €.

En conséquence, dans une interview de fin d’année, Le Président de la République a évoqué la réforme des retraites qu’il pourrait mettre dans son programme, s’il se déclarait candidat à la présidentielle 2022, en proposant un régime à trois blocs (salariés, fonctionnaires et indépendants) et… en indiquant « qu’il faudra travailler plus longtemps ».

Compte tenu de cette prise de position, l’âge légal de départ à la retraite sera indéniablement une thématique de campagne. Trois tendances se dégagent déjà. La première est celle de repousser l’âge de la retraite (pour au moins 3 candidats). Le report serait de deux ou trois ans, soit 64 ou 65 ans. Il y a d’un autre côté les tenants du statu quo (pour au moins deux candidats, à ce jour). Enfin il y a ceux qui sont favorables à une avancée de l’âge de départ à la retraite à 60 ans… (pour au moins deux candidats, à cet instant).

Un report général de l’âge de départ en retraite constitue pourtant indéniablement la solution de référence pour éviter une baisse trop forte des droits à pension. L’équilibre des comptes passe par un allongement de l’ordre de 2 ans de l’âge minima, en passant de 62 à 64 ans. L’augmentation à 65 ans ou plus, dans un horizon plus lointain, pourrait apporter des marges de manœuvres au système.

Il apparaît donc fort probable que la deuxième partie de l’année 2022 sera source de modification de notre législation en la matière. Vous pouvez compter sur nous pour vous accompagner dans la compréhension des évolutions législatives à venir et vous aider à optimiser votre date de départ à la retraite.

  • Comité de suivi des retraites, 8ème avis, 2021.
  • Institut statistique du ministère de la Santé.

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