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Edito
LES GRANDS ÉVÈNEMENTS SPORTIFS EN QUÊTE DE SENS
14 septembre 2023
Selon une étude d’un cabinet de conseil, réalisée pour la Fédération française de rugby, l’impact économique total de la coupe du monde de rugby 2023 pouvait s’élever jusqu’à 2.4 milliards d’euros, dont 916 millions d’euros d’impact visiteurs…
Mais les aléas du sport demeurent et il est des défaites qui coûtent cher. Les éliminations précoces de la France et de l’Irlande sont hors de prix pour les organisateurs, les diffuseurs et l’écosystème de cette coupe du monde, la première de l’histoire organisée exclusivement dans l’Hexagone.
Côté public, près de 3 000 places n’ont pas trouvé preneur pour chaque demi-finale. La commercialisation des hospitalités s’est avérée être un échec, tout au long de la compétition.
Du côté des diffuseurs, TF1 se frottait les mains en voyant les audiences mirifiques produites par la popularité des hommes de Galthié et l’attractivité des Irlandais, numéro 1 mondiaux. La Dupontmania avait gagné tout le pays et l’équipe de France a fait tomber les records lors du fameux quart fatal. La chaîne a réalisé son audience de l’année, avec 16,5 millions de téléspectateurs (et même un pic à 18,4 millions) devant France-Afrique du Sud. Elle, qui avait proposé des spots publicitaires à près de 300 000 € pour ce sommet, escomptait faire encore monter les prix lors de la demi-finale et de la finale, pour dégager une énorme manne publicitaire. L’équipe de France n’est plus là pour remplir le tiroir-caisse…
Quant à l’écosystème, hormis l’hôtellerie qui se porte bien malgré des prix souvent revus anormalement à la hausse, tout le monde est perdant. Les restaurateurs et les bistrotiers font grise mine. Les cohortes de dizaines de milliers de supporters irlandais sont rentrées dans leur île avant l’heure avec leurs devises et leur soif… (137.000 pintes de bière auraient été vendues lors du seul match Irlande-Ecosse !). Quant aux fans des Bleus, sous le choc post-traumatique de l’arbitrage de M. Ben O’Keeffe, ils sont rentrés chez eux n’ayant plus le cœur à faire la fête. Ainsi la majorité des fan zones, bondées jusqu’aux quarts de finale ont purement et simplement fermé.
Dans 9 mois se profilent les Jeux Olympiques de Paris. Côté sport, il s’agira de briller à domicile et de réparer l’affront de Tokyo 2021. Le défi logistique n’est pas des moindres. Les premiers couacs de la billetterie, les craintes liées à la sécurité et les impératifs budgétaire et écologique à respecter malmènent déjà quelque peu le COJOP et l’enthousiasme des Français.
Il n’est dès lors pas impossible de penser que les grands évènements sportifs internationaux arrivent au bout d’un modèle. Si la rentabilité économique de l’évènement reste, avec l’héritage sportif, un révélateur du succès de la compétition, les aspects humains, sociétaux, juridiques et environnementaux devront s’imposer à l’avenir pour laisser une marque positive durable de la compétition.
Une quête de sens qui semble s’appliquer de plus en plus également au monde de l’entreprise.
Nous sommes à votre disposition pour en parler.
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